Aujourd'hui, je fête mes 32 ans et pourtant, on m’appelle toujours mademoiselle et bien souvent, on me donne beaucoup moins que mon âge ... d'ailleurs, il n'y a pas très longtemps, quelqu'un m'a dit que plus j'avais d'enfants, plus, je rajeunissais ... mouai, en entendant j'ai juste l'impression qu’au contraire, plus j'ai d'enfants, plus je me sens vieille et ratatinée ...

Bref, tout cela pour dire que je n'ai jamais vraiment fait mon âge et que si aujourd'hui, cela me flatte, il n'y a pas si longtemps, cela m'agaçait prodigieusement .... surtout lorsque j'avais 20 ans et que l'on m'en donnait 15 ... pour l’anecdote, un jour, en rendant visite à mon père, une voisine à lui, passant par là, m'a tutoyé en me disant, que c'était bien de rendre ainsi visite à mon papi ... alors, ok, mon père m'a eu tardivement dans sa vie mais ceci n'explique pas qu'à 25 ans on me prenne pour sa petite fille ...

Là où aussi, cela est embêtant, voire, embarrassant, c'est lorsque je dis que oui, ce sont bien mes trois enfants. Au choix, soit je passe pour la fille facile et inconsciente qui a eu très vite des enfants soit, pour l'incapable qui du haut de son jeune âge, ne sera pas apte à s'en occuper parfaitement ...

L'impression presque, d'avoir toujours à me justifier...

Heureusement,  à l'heure d’aujourd’hui et grâce au peu d'heure de sommeil, l'âge que l'on me donne n'est guère éloigné du véritable ...

En attendant, même si je parais encore jeune, vieillir ne me fait pas plus peur que ça... ou disons, que les chiffres qui chaque années, s'accumulent, ne me refilent pas, comme pour certains, des sueurs froides ... Vieillir ne m'apeure pas, ni par l'âge, ni par mon corps qui pourrait éventuellement changer (pour l'instant, pas trop ridée la vieille pomme! ...) .... ce qui, à la limite, me fait le plus angoisser, c'est d'être un jour incapable de faire quelque chose et de devenir impotente pour mon entourage mais pour l'instant, cela n'est pas au goût du jour ... enfin, je l'espère ! ...

Donc oui, aujourd'hui, la Mistinguett souffle ses trente deux bougies et autant le dire, je ne me suis jamais autant bien sentie dans mes chaussures qu'à l'instant même mais surtout, sentie aussi heureuse et, je ne regrette absolument pas, mes vingts ans depuis longtemps passés même si, à l'époque j'étais encore insouciante et que la vie m'était légère ... je ne la regrette pas, car je savais déjà, qu'il me manquait l'essentiel à mon bonheur:  l'amour d'un homme et des mes enfants, chose que j'ai actuellement ...

Pour rien au monde, je ne voudrai retourner en arrière et ainsi retrouver mes années perdues car, en y retournant, je perdrai certes mon âge mais également tout ce qui fait ma vie et mon bonheur ... avoir trente deux ans mais trois enfants et un homme presque  parfait, cela vaut bien tout ce temps déjà évaporé ...

PS: Aujourd'hui, pour mes trente deux ans, Mini-Miss est partie pour la journée ... j'ai déjeuné donc, en tête à tête avec mon Pickachu ... mais, Mamzelle-Bougeotte est d'une humeur massacrante ... une journée, somme toute, bien banale ....

Aujourd'hui, mon enfant, je t'écris ces quelques mots pour te dire, tout un tas de choses ... te dire tout ce que je ressens en moi, pour toi ... te dire que je t'ai porté , dans ma tête, dans mon cœur, bien avant que je rencontre celui qui allait devenir, ton père ... te dire que de t'avoir sentis bouger au plus profond de moi, fut une bénédiction ... te dire que toute ces larmes versées, en t'attendant, furent bien vite balayées lorsque enfin, je t'ai  tenu dans mes bras ... te dire que chaque jour qui passe à tes côtés est pour moi, un vrai bonheur ... te dire que tu fais mon admiration et ma fierté ... te dire que peut importe le chemin que tu prendras plus tard, je serai toujours là, à tes côtés ... te dire que même si des fois, en fin de journée, la fatigue me fait verser quelque larme, je ne regrette en aucuns cas, ta venue ... te dire que même si je ne suis pas une mère parfaite, que quelque fois, je cris et suis moins patiente, cela n'est pas de ta faute ... te dire que ta vie vaut bien plus que la mienne et que je serai prête, s'il le fallait, à mourir pour toi ... te dire qu'à mes yeux, rien n'est plus merveilleux que ton sourire ... te dire que mon cœur se gonfle d'amour quand j'hume ton cou ... te dire que le bonheur que tu m'apportes, n'a pas de prix ... te dire que ta présence m'est aussi vitale que l'air que je respire ... mais ce que je voudrai surtout te dire, c'est que même si, un jour, la vie nous sépare, nous éloigne, c'est de ne jamais oublier, que je t'aime ...

(Ces mots, bien évident, s'adressent à mes trois enfants)

Je n'ai pas l'âme conservatrice ou disons que je n'aime pas forcément entasser les objets que j'utilise peu ou plus du tout et, je n'hésite pas à donner ou revendre ceux qui ne trouvent plus grâce à mes yeux et, quelque fois, cela me joue des tours car arrive un moment où je regrette l'objet abandonné mais, trop tard !

Heureusement pour moi, j'ai une mère sentimentale et conservatrice qui garde minutieusement certaines choses du passé et, son garage, est une vraie caverne d'Ali Baba où l'on peut trouver tout et n'importe quoi.

C'est bien simple, il n'y a qu'à demander quelque chose en particulier et, zou, ma maman vous le trouve et rares sont les fois, où elle ne peut répondre à notre demande mais ce qu'elle prend un soin extrême à garder (comme bon nombre de maman) se sont les objets nous ayant appartenus, mon frère et moi .

Elle les garde religieusement comme la tenue de baptême de mon frère ou, mes cheveux de quand j’avais l'âge de Mini-Miss. Du coups c'est  ravie et la boule au ventre que la semaine dernière, de ses cartons, elle m'a sorti quelques robes de moi bébé .

Des robes comme on en faisait beaucoup à l'époque, en laine, avec de jolis motifs.

Elles pourraient paraitre désuètes pour certains mais pour moi, elles m'ont rempli d'émotions. Celles de me dire qu'un jour, j'y suis rentrée, que moi aussi, je fus un bébé et, c'est avec une joie immense, vous imaginez bien, que je les ai enfilées à ma Mamzelle-Bougeotte.

Elles lui allaient comme un gant malgré le fait que nous ne savions pas, ma mère et moi, à quelle taille elles correspondaient, l'étiquette n'y étant plus .

Bref, mon bébé dans mes robes ... une sacrée dose d’émotion!...

Et cette fois-ci, promis, je conserverai avec soin, comme ma mère l'a fait, ces magnifiques trésors pour qu'un jour, moi aussi, je puisse les ressortir et les montrer, aux enfants de mes enfants ...

Il y a une époque pas si lointaine, j'étais tout pour mon fils ...

Sans moi, Pickachu semblait bien des fois perdu ...

C'est bien simple, j'étais son secours, sa déesse, sa raison de vivre, son salut, son centre du monde ...

Bien des fois d'ailleurs, j'ai pesté d'avoir toujours agrippée à ma jambe, cette petite tête blonde ... je le regrette car aujourd'hui, mon fils, mon si cher Pickachu, apprend à vivre sans moi ... ou disons, que je ne lui suis plus, aussi essentielle et qu'à présent, il a trouvé un autre dieu à vénérer: son père!

Je pensais qu'à l'inverse de sa sœur ainée, mon fils resterait toujours assez proche de moi et je l'ai souvent entendu dire, les garçons sont plus fusionnels avec leur mère que leur père ...le mien, plus tout à fait ....

Aujourd'hui, Pickachu a trouvé un autre compagnon de route avec qui, il joue, crapahute, fait des bisous et câlins à profusion et qui lorsqu'il est avec lui, m'ignore quasiment et ne m'écoute presque plus ou alors, d'une oreille distraite ...

Bref, mon fils a appris à aimer quelqu'un d'autre ...

N'y voyez aucune sorte de jalousie ... non, non, je suis même, au contraire, heureuse de voir la complicité entre L'homme et son fils sauf que j'aurai voulu avoir la satisfaction de me dire, que sur mes trois enfants, au moins un et en l’occurrence, le mâle, me considérait comme "l'unique" ... après avoir vu Mini-Miss quitter mes bras pour ceux de son père, je m’étais consolée en me disant que mon fils lui, serait plus "maman" ... loupé! ... et je ne pense pas que cela ira en s'arrangeant avec la petite dernière de la fratrie car, à la voir regarder déjà si amoureusement son père, j'en déduit, qu'elle est déjà, à ses pieds ...

Rester plus qu'à espérer, qu'à l'inverse de ses ainés, elle dise "maman", en premier ...